L’Union Professionnelle Belge des Psychomotriciens Francophones définit la psychomotricité comme une discipline qui prend en compte la globalité de l'individu, en lien avec ses fonctions motrices et son développement psychique. Elle repose sur le principe que le corps et l’esprit sont intimement liés et qu’un déséquilibre dans l'un peut influencer l’autre.
Le psychomotricien considère le corps comme le fondement de la construction psychique. À travers son engagement corporel et le dialogue tonico-émotionnel avec son patient, il s’emploie, grâce à ses compétences techniques et relationnelles, à construire des expériences corporelles permettant d’instaurer ou restaurer le lien entre le somatique (corps) et le psychique (esprit).
L’une des spécificités de la psychomotricité repose sur le dialogue tonico-émotionnel, qui permet d'établir une relation authentique et bienveillante avec le patient. Ce processus favorise la connexion entre le corps et l'esprit, permettant au patient de rétablir ou renforcer l'équilibre entre ses dimensions motrices, émotionnelles et cognitives.
Le psychomotricien collabore avec les autres professionnels et contribue au développement global de la personne par la prévention, les soins, la thérapie. Cette collaboration permet une prise en charge globale cohérente et adaptée au patient.
domaine moteur (motricité globale et motricité fine, développement sensori-moteur) ; domaine affectif (gestion des angoisses, peurs et frustrations, gestion/expression des émotions, valorisation de l’estime de soi) ; domaine relationnel (amélioration des compétences sociales), domaine comportemental (impulsivité, agitation, inhibition psychomotrice) ; domaine sensoriel (éveil/stimulation sensorielle, handicap sensoriel), domaine éducatif (autonomie, gestes graphiques, préhension,…).
Le psychomotricien soutient les individus, qu’ils soient enfants, adolescents ou adultes, confrontés à des difficultés psychomotrices liées à :
❖ Des troubles neurodéveloppementaux :
● Trouble du Spectre Autistique (TSA)
● Handicap intellectuel : léger, modéré, sévère ou profond
● Troubles de la communication
● Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
● Trouble développemental de la coordination (TDC ou dyspraxie)
● Infirmité motrice cérébrale
● Troubles visuo-spatiaux
● Dysgraphie
● Difficultés d’apprentissages
❖ Des troubles du tonus ( instabilité psychomotrice, dysharmonie psychomotrice),
❖ Des troubles de structuration (troubles du schéma corporel, de la latéralité, de l’organisation spatio-temporelle, ...),
❖ Des troubles de l’attachement,
❖ Des troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie, trouble de la représentation du corps).
❖ Des troubles dépressifs
❖ Des troubles anxieux
La prise en charge psychomotrice débute par une anamnèse qui consiste en un entretien approfondi permettant de recueillir des informations sur l’histoire de vie du patient. Cette phase est cruciale pour comprendre le contexte global dans lequel s’inscrit la problématique du patient et pour établir une première base de travail. La prise en charge se poursuit par plusieurs séances d’observation et de bilans psychomoteurs durant lesquels le psychomotricien observe attentivement la dynamique psychomotrice, les comportements, les capacités motrices et émotionnelles du patient, tout en utilisant des outils spécifiques pour tester différentes fonctions psychomotrices.
Un bilan psychomoteur qui met en évidence les forces et les difficultés du patient, tout en prenant en compte ses besoins spécifiques est, ensuite, rédigé. À partir de ce bilan, des objectifs psychomoteurs personnalisés et orientés vers l’amélioration des fonctions psychomotrices identifiées comme nécessitant un soutien sont définis.
Les séances de psychomotricité peuvent être individuelles ou collectives et sont individualisées en fonction des besoins et des objectifs spécifiques du patient. Elles sont conçues pour répondre aux particularités de chacun et incluent une variété d’activités visant à répondre à un objectif précis de la prise en charge. Des techniques psychocorporelles, des médiations corporelles, des techniques de relaxation, le travail sur l'expressivité posturale et gestuelle, les jeux moteurs ainsi que le jeu corporel, sont des outils spécifiques du psychomotricien. La relation thérapeutique et le processus de symbolisation jouent également un rôle clé dans la prise en charge, en aidant le patient à intégrer et à symboliser ses vécus corporels et émotionnels.
Le psychomotricien s’appuiera sur ce qui intéresse le patient, sur ses préférences, et sur ses points forts pour construire des séances adaptées, visant à travailler ses difficultés tout en valorisant ses compétences.
Ainsi, la prise en charge psychomotrice repose sur un suivi dynamique et évolutif, où chaque étape est pensée pour répondre aux besoins uniques du patient et lui permettre de progresser à son rythme dans un cadre sécurisé et bienveillant.
Certaines mutuelles remboursent en partie les séances et bilans de psychomotricité, sous présentation d'une prescription médicale. Voici quelques exemples :
• Mutualité Chrétienne : 10 € par séance, jusqu’à 75 séances par an.
• Partenamut : 10 € par séance, jusqu’à 75 séances par an.
• Solidaris Brabant : Aucun remboursement.
• Mutualité Neutre : 12 € par séance, jusqu’à 120 € par an (pour les enfants de moins de 6 ans).
• Mutualia : 12 € par séance, jusqu’à 120 € par an (pour les enfants de moins de 14 ans).